OU Comment taxer le carburant quand on est socialiste et à l’approche des élections ?
OU Comment sortir du piège politique de la taxe sur le Diesel ?
Vu par les écologistes comme un passage obligatoire dans le budget 21014 et surement considéré comme le pire des outrages électoraux à l’approche des municipales par les responsables socialistes, la taxe sur le diesel est une source de discorde qui n’arrange pas les affaires du gouvernent qui aurait plutôt besoin de cohésion autour de ses rangs déjà dispersés par ailleurs (sécurité, emploi, éducation nationale).
Est-il impossible d’expliquer le principe du report des taxes du travail vers le diesel ?
Est-il impossible de reporter les taxes sans pour autant augmenter l’enveloppe globale ?
Pourquoi la taxe sur le diesel ne serait pas une mauvaise chose selon moi et quelques autres.
Essayons avec un schéma
Premier constat : le travail est lourdement taxé.
Taxé pour la famille, taxé pour l’assurance chômage, taxé pour les cotisations retraites, taxé pour financer la sécurité sociale, taxé pour redresser le déficit “exceptionnel” de la sécurité sociale (csg rds).
Bref le travail humain est taxé dans tous les sens.
Deuxième constat : Le pétrole est une chose magique.
En effet 1 litre contient l’équivalent d’environ 10 000 watts tandis qu’un homme qui pelletterai toute la journée pour soulever 17 tonnes de terre de 1 m aurait développé la puissance de …. 50 watts. Voilà pourquoi tout le monde se retrouve au chômage.
(Lire la démonstration de JP Jancovici http://www.manicore.com/documentation/esclaves.html ou écouter une démonstration similaire en vidéo au sénat http://videos.senat.fr/video/videos/2012/video12508.html )
C’est grâce à cette fantastique propriété énergétique que toute notre société a pu se développer.
C’est grâce à ses propriétés que nous pouvons en quelques secondes remplir notre réservoir et parcourir sans arrêt, autres que les péages, près de 1000 km en quelques heures. Pour une somme proche d’une journée de SMIC.
Cette performance n’a jamais été possible avant l’avènement de l’ère du pétrole. Chaque jour nous profitons d’un confort de vie inespéré pendant des milliers d’années par nos ancêtres.
Or la fin de cet âge est maintenant proche, nous avons brulé une bonne partie de ce pétrole bon marché en quelques décennies et même les pétroliers nous suggèrent de faire des économies. Et chaque goutte que nous brûlons ne sera jamais disponible plus pour apporter confort et chaleur à vos enfants et petits-enfants (aux miens non plus).
Troisième constat : L’absurdité du système.
C’est que nous payons quelques centimes ou euros pour quelque chose qui a mis 100 000 à se former et qui ne se renouvelle pas, alors que le travail humain qui est lui une force largement renouvelable est taxé de manière plus intense.
Il en devient plus avantageux d’utiliser des machines qui consomment de nombreux minerais non renouvelables et des énergies fossiles plutôt que d‘employer des humains. De la caissière au balayeur en passant par le comptable ou l’ouvrier, tout ce monde est en train d’être remplacé par des machines alors même que le smic permet tout juste de vivre de manière très modeste.
Conclusion : C’est pourtant ce point qu’il suffit de saisir pour comprendre que le report des taxes sur le travail humain renouvelable vers les énergies fossiles non renouvelables est une chose pleine de bon sens qui vient comptablement rééquilibrer le prix de ce que nous donne la nature.
Dans notre monde fini qui approche les 9 milliards d’humains la consommation de tout ce qui n’est pas renouvelable devrait cesser d’être “gratuite” c’est-à-dire de n’être payé que son prix d’extraction ou un peu plus avec le prix de la licence versé à l’état qui la concède.
Les énergies fossiles et les minerais sont comme des actifs d’une société. Ce sont des richesses qui devraient être comptabilisées dans le stock de notre comptabilité planétaire. Ainsi nous verrions chaque année notre stock et donc notre richesse s’épuiser.
Leur consommation devrait faire l’objet d’une taxe à la source.
Tant que le minerai de fer de cuivre ou d’or restent trop bon marché pour mon pouvoir d’achat d’européen, je mettrais à la poubelle sans me soucier de recyclage, mes conserves, mes vieux ordinateurs, ma vieille voiture, mes vieux meubles, mes vielles machines à laver, à sécher, … .envoyant dans la nature des minerais dont les réserves mondiales s’expriment non plus en siècles mais en décennies. (http://www.theoildrum.com/node/3086)
Voilà pourquoi un carburant cher est la clé pour l’économiser. Mais la contrepartie que les politiciens n’ont jamais mise en œuvre c’est d’alléger la fiscalité du travail pour que le travail humain garde une quelconque compétitivité devant des machines surpuissantes ET intelligentes.
Les politiciens ont pris le beurre et l’argent du beurre (les taxes sur le pétrole et les taxes sur le travail) pour nous le redonner de manière peu efficace et nous en avons profité comme des cigales. Dommage.
Comment faire pour changer alors que la situation est financièrement plus dure chaque année.
Comment faire pour l’expliquer aux citoyens ?
Un basculement sans augmenter le volume de taxation serait idéal. Mais c’est préjuger de la force de nos politiciens de l’intérêt des médias sur ce point car il faudrait force de moyens pour expliquer à 70 millions de personnes ce que je développe sur cette page. C’est aussi préjuger de la finesse des écologistes qui veulent imposer leur vue comme des enclumes plutôt que d’emporter l’adhésion.
Bref nous ne sommes pas tirés d’affaire.
Tags: Peak oil, Pétrole, Taxe carbone