En Allemagne, plus de 2 000 MW d’éolien ont été installés en 2011, soit une augmentation de 30 % par rapport à la puissance installée au cours de l’année 2010. Malgré la crise, cette progression de l’activité porte à 29 000 MW la capacité de production éolienne chez nos voisins d’outre-Rhin.
En France, environ 875 MW d’éolien ont été installés en 2011, soit une baisse d’environ 20 % par rapport à la puissance installée au cours de l’année 2010. Cette “petite année” porte à environ 6 700 MW la capacité de production éolienne française. L’objectif du Grenelle est de 25 000 MW d’éoliennes en 2020 (19 000 Mw terrestre et 6 000 MW en mer).
Un faisceau de raisons expliquent le résultat très médiocre de cette dernière année : certes la difficulté de raccordements due au manque de capacité d’accueil des réseaux électriques et la conjoncture économique ont constitué des freins, mais ces explications ne sont pas suffisantes.
Les recours contre les parcs et contre les décisions de création de ZDE (Zones de Développement de l’Eolien) atteignent aujourd’hui 42 % contre 35 % en 2009. Dans plus de 75 % des cas, l’annulation du projet ou de la ZDE est refusée par le Tribunal administratif. Néanmoins, ces contentieux abusifs retardent de plusieurs années le démarrage des chantiers.
Dans un tel contexte, les nouvelles dispositions de la loi Grenelle 2, parmi lesquelles la soumission des éoliennes à la procédure ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), l’obligation de réaliser des parcs de 5 éoliennes minimum et le ralentissement de la délivrance de nouvelles ZDE, dû notamment à l’attente de l’achèvement des volets éoliens des schémas régionaux, présagent d’une croissance du parc bien en deçà du rythme nécessaire à l’atteinte de l’objectif du Grenelle.
Et pourtant, ce modeste parc éolien français ne cesse de battre des records :
le jeudi 5 janvier plus de 6 % de la consommation électrique française a été d’origine éolienne, avec un pic à 8 % au cours de cette journée de pleine activité. Il est important de préciser que ce n’était pas un week-end où la consommation industrielle est plus faible. Sur décembre 2011, déjà, la contribution du parc éolien français avait couvert 4 % de nos besoins en électricité, soit le double de la contribution mensuelle du charbon et du gaz au réseau électrique.
Le jeudi 2 février, alors que la température moyenne en France a été de – 4°C, le parc éolien a couvert en moyenne 4 % de nos besoins en électricité (taux atteint y compris lors de la pointe de consommation de 19h), en parvenant à des puissances de production de plus de 4000 MW : c’est l’équivalent de deux fois la puissance électrique consommée par la ville de Paris.
Cette production réduit d’autant le recours aux centrales thermiques (charbon, gaz et fioul), polluantes et au coût de production élevé, ainsi que les importations d’électricité.
La situation actuelle démontre une nouvelle fois que les périodes de grand froid ne sont pas synonymes d’une absence de production éolienne. Le dispositif IPES (pour l’insertion de la production éolienne et photovoltaïque sur le système) mis en place par RTE permet de prévoir chaque jour et de manière satisfaisante la production éolienne sur le territoire et d’y adapter les besoins restants.
Malgré un empilement de réglementation et de procédures, les développeurs de projets continuent leur course d’obstacles, avec pour point de visée l’objectif du Grenelle de l’Environnement, soit 12 500 MW d’éolien terrestre à construire en 8 ans !
Source Cabinet Metrol et Syndicat des énergies renouvelables SER