L’Etat va-t-il modifier son soutien commercial au trafic de drogue ?
“On ne peut pas accepter que des habitants des quartiers plus favorisés viennent tranquillement s’approvisionner en produits prohibés, perturbant la vie locale et contribuant à la dégradation de l’ordre et de la tranquillité publique“, estime Bernard Cazeneuve qui annonce aussi “sans les dévoiler”, des “opérations de police” dans les jours qui viennent. Source Europe 1 Trafic de drogue à Saint-Ouen : la police s’attaque aussi aux clients :
Voilà enfin un constat censé de la part de politiques sur le trafic de drogue dans notre pays.Un constat que je partage et qui me semble évident depuis longtemps.
Le constat d’une tolérance de bon ton de la part de certains milieux et qui impose des conséquences calamiteuses à de nombreux habitants de quartiers peu favorisés.
Voilà des décennies que les politiciens hésitent quant à la politique à tenir sur la dépénalisation des drogues douces et la tolérance sur la consommation d’autres drogues nettement moins anodines notamment la très mondaine cocaïne.
Il en résulte un statu-quo absurde qui dure depuis des décennies : Il est interdit de vendre de la drogue mais il est totalement toléré d’en acheter.
Certes le débat est difficile et je ne prétends pas le résoudre ici mais simplement pointer que le non choix est la pire des solutions notamment pour les modestes qui habitent dans des zones où le commerce lucratif de la drogue apparaît comme une bonne option malgré les risques.
Quel est la logique d’un raisonnement qui considère qu’il est de bon ton de laisser des gens a priori aisés s’approvisionner en drogue et transformant nombre de cités en champ de bataille pour guerre des gangs ?
Ce genre de reportage montre beaucoup de gesticulations des politiques pour rien : Arrêtez les acheteurs avec une amende de 90 euros à la clé et le trafic s’arrêtera de lui-même en quelques semaines. Le jour où il n’y aura plus de demandes il n’y aura plus d’offre !
Déjà de quoi mettre de l’ordre dans ces quartiers difficiles.
Pas la peine de reconstruire, de casser les tours sous des prétextes d’études sociales coûteuses et inutiles sur le comportement dans les grands ensembles.
Cet autre article de La Provence résume également la situation en une phrase :
3 types de conséquences :
Coût social :
Cette situation transforme de nombreuses zones défavorisées en zone de non droit.
Comment être habitant ou parent en difficulté économique et en plus voir s’étaler devant les portes de son domicile des transactions normalement illégales ou des centaines de clients ou d’intermédiaires de ces clients aisés viennent à longueur de journée déverser des centaines, des milliers et au total des dizaines de milliers d’euros sous l’œil de la police.
Coût pour la collectivité en force de l’ordre.
Est-il normal de dépenser des millions d’euros en salaires de fonctionnaires de police pour chercher des dealers remplacés dans la minute où ils sont arrêtés sans jamais toucher aux acheteurs ?
La police s’oblige par un jeu de cache-cache ridicule à n’intervenir que pour les “gros bonnets” observant et filmant à longueur d’année des transactions illégales par centaines de milliers et tolérant les petits dealers. Favorisant l’idée que dealer c’est possible et pas forcément très dangereux (les tribunaux sont tolérants avec ces jeunes peu maîtres de leur destin).
Marge bénéficiaire élevée garantie pour les trafiquants
L’interdiction conduit à un prix élevé.
Et comme de l’autre coté la demande est inépuisable : la marge est garantie. De quoi verser de confortables “salaires” à toute la chaîne, de quoi s’assurer des appuis internes au sein même de la police et même à son plus haut niveau (cf vol au quai des orfèvres).
De par le non choix les politiques (et nous qui l’acceptons implicitement) garantissons les meilleurs revenus à l’ensemble de la chaîne des trafiquants.
Conclusion
Enquête exclusive sur m6, envoyé spécial sur France 2, enquête d’action sur w9, enquête très spéciale sur d17, en quête d’actualité sur D8, L’aberration de cette situation s’étale sur nos écrans, La TNT transforme une triste réalité en série télé à suspens où la police ne gagne jamais significativement.
Si la drogue doit être tolérée, son commerce ne pourra être confié à des organisations criminelles.
Si elle doit être interdite il faudra se décider à faire payer les clients pour les conséquences inestimables qu’ils font supporter aux habitants de zones déjà fragilisées par une situation économique compliquée.
Mais cette situation est loin d’être irrémédiable
Cet article ne reflète que mon opinion personnelle et non celui de l’ensemble de l’entreprise VertDurable