Depuis 1981 l’économie financière est devenue 10 fois plus importante que l’économie réelle.

Le but de l’entrepreneur est-il de réaliser ses idées d’avoir des rêves… et de servir l’homme ?

Certaines entreprises aujourd’hui se donne un autre but que financier et servir des dividendes, Utopie ou réalité ?

Le World Forum de Lille propose depuis 7 ans la preuve par l’exemple « qu’un autre monde est possible » Bien sur ces initiatives ne se comparent pas en volume avec l’économie classique celle qui fait les titres des journaux, celle qui fait vivre les cadres gris des banques nationales et internationales celle qui fait rêver de notre passé.

3 personnes sont venues démontrer par l’exemple qu’une entreprise sociale et solidaire peu faire du profit.

Catalina Marcia Gomez  Sustainable development director Latin America de SABMiller brasseur sud-africain. 2° plus grand brasseur du monde.
¾ de ses revenus viennent aujourd’hui des pays émergents.

Cette entreprise fondée il y a cent ans en Afrique du Sud et aujourd’hui présente dans le monde entier

10 priorités dans le développement :

1-      Décourager l’abus de boisson

2-      Utiliser moins d’eau

3-      Réduire l’empreinte carbone

4-      Réutiliser les packagings

5-      Aller vers zéros déchets

6-      Aider les communautés locales

7-      Lutter contre le SIDA

8-      Respecter les droits humains

9-      Favoriser la transparence et l’éthique.

La vision : être le brasseur de bière le plus admirée

L’entreprise a engagé un programme de soutien aux petites épiciers indépendants qui vendent sa bière dans les touts petits établissement à travers l’amérique latine.
780 000 épiciers familiaux qui distribuent de la bière mais également d’autres produits.

49% sont des « entrepreneurs de survie »  : ils sont commerçants pour survivre, leurs bénéfices quotidiens leurs sont immédiatement nécessaires pour survivre.

60% sont des femmes, en effet dans ces régions les hommes partent travailler aux champs et les femmes qui gardent les enfants, tiennent en même temps l’épicerie.

SABMiller a développé un programme 4E qui a pour but d’aider les entrepreneurs à développer leur commerce et les savoir-faire mais aussi à gérer leur vie de famille de concert.

Souvent ces femmes en zone rurales sont peu éduquées et font vivre leur petit commerce à minima. Elles n’ont pas une vision entrepreneuriale de leur activité. Elle conçoivent cette activité comme une solution de survie plus que comme un projet de vie.

SABMiller leur propose donc formation et assistance pour gagner en assurance et agir en vrai entrepreneur.

Le programme est gratuit ; Il apporte beaucoup sur le plan humain aux bénéficiaires et bien susr cela se retrouve dans les comptes de l’épicerie et dans les ventes de bières.

Les thèmes sont :

  • Apprendre à gérer le long terme et vendre pas seulement la bière
  • Faire des plans à long terme pour leur activité : identifier des opportunités d’affaires

Passer de l’insécurité vers l’estime de soi puis un revenu amélioré.  Ce programme fait l’objet d’une analyse SROI « social return on investment ».

André Dupon de Vitamine T  une entreprise basée à Lille.

Une entreprise créée par des travailleurs sociaux 2800 collaborateurs dont 1800 qui ont connu le chômage de longue durée.

Ce groupe a décidé d’aller chercher ses revenus sur le marché et non avec des subventions. 90% des ressources de ses 50 millions d’euros de chiffres viennent du marché..

Selon son témoignage, on peut très bien combiner efficacité économique et intérêt général.

Structure originale,

Le groupe appartient à une association qui est propriétaire absolue du patrimoine entier du groupe.

C’est le seul actionnaire de la SA et juridiquement une association n’appartient qu’a elle-même. Pas de risque d’OPA donc…

Les administrateurs sont bénévoles, les dirigeants ne sont pas propriétaires  du groupe.

« En verrouillant la direction du groupe nous prouvons que nous pouvons en faire une entreprise sociale qui marche »appui tranquillement le dirigeant.

Nous avons décidé d’allier notre destin avec des entreprises de la région qui ont une accepté d’être actionnaires minoritaire, de nous aider trouver des marchés, de nous former.

Nous avons négocié des pactes d’actionnaires (aux environs de 34%)  où ils renoncent aux dividendes. Les bénéfices sont donc complètements réinvestis.

« Tous les moyens que nous pouvons dégager sont concentrés à notre profit social. Pour être socialement profitable il faut être économiquement soutenable. »

Quand l’usine locale de Brandt a fermé l’entreprise a repris les locaux pour faire une activité de recyclage électronique 130 personnes ont étés reprises.

Cette entreprise approche aujourd’hui les 15 ME 200 personnes avec une très forte rentabilité.

Les bénéfices ont permis de faire de la R&D pour traiter les écrans plats, qui contiennent de l’adium et des cristaux liquides. Cette entreprise est leader sur son secteur.

« Nous démontrons que la question sociale et la question économique peuvent être combiné. «

Wiebe Boer de la Tony Elumelu Fondation au Nigeria a présenté l’initiative de sa fondation porté par un entrepreneur banquier africain millionnaire qui veut aider à inverser la tendance.

L’objectif est de réintégrer dans le pays tout ce qui peut créer des emplois à partir des ressources minières particulièrement importantes du pays.

Le Nigéria a du pétrole mais il vendait son brut aux pays développés et payer pour réimporter du pétrole raffiné.
Le Nigéria produit des tomates et en jette plusieurs centaines de tonne chaque année mais le Nigéria importe les tomates qu’il consomme d’Italie et d’autres pays !

Les PME nigérienne ont fort à faire car 70% de leur cout viennent de l’énergie car le pétrole importé est très cher pour des acheteurs qui ont un très faible niveau de vie.

La fondation développe la notion d’africapitalism qui consiste à réintroduire les industries dans le pays. » Nous pensons que nous pouvons mettre en place une nouvelle forme d’activité un capitalisme 2.0 avec la création de valeur en Afrique et sortir d’une économie uniquement extractive.

Par exemple une centrale électrique  a été construite pour produire de l’énergie sur place pour moins cher.
Une usine d’engrais fortement utilisatrice de pétrole a également été construite à proximité une meilleur solution que d’exporter le brut et torcher le gaz naturel (Brulage à la sortie du puit)

« L’Afrique est une bombe démographique à retardement. Il nous faut absolument trouver des emplois pour les générations futures sinon elles se jetteront dans le terrorisme.
Les jeunes de Boko Haram et les Shebabs en sont la démonstration. «

Le business avec les pays africains n’est pas forcément une fatalité Par exemple l’opérateur sud-africain MTN a répondu à l’appel d’offre pour être opérateur au Nigeria. Personne ne pensait que cela pouvait être rentable. Aujourd’hui l’entreprise réalise des milliards de chiffres d’affaires avec une population qui est pourtant réputée pauvre.

Le pays a des diplômés qui sortent de l’université qui ne sont pas employables car ils ne correspondent à nos besoins. Nous avons besoins de caissiers de manutentionnaires, de serveurs, d’ouvriers de gens formés à des postes d’employés que les entreprises ouvrent.

Les banques ne trouvent pas de caissiers, les magasins ne trouvent pas de vendeurs.

La fondation a fait une joint-venture avec un organisme indien qui forme 8 millions de personnes par an en inde pour aider le pays a résoudre ce problème à grande échelle. C’est une solution pour apporter les emplois en face des opportunités que l’Afrique peut saisir et pas seulement au Nigéria.

C’est néanmoins un  mouvement de longue haleine qui prendra du temps et ces nouvelles opportunités passent au-dessus de la ligne de l’horizon du passée où clairement bien des individus ont pendant des décennies dépouillé leur propre pays, leur propre continent avec la consensuelle complicité des affairistes occidentaux et loin du regards des citoyens ébahis par tout ce que le progrès et les extractions minières ont pu leur (nous) apporter

En conclusion pour André Dupon il semble y avoir un mouvement de fond, une association des Entreprise Sociale et Solidaire au niveau nationale a vu le jour et compte aujourd’hui 400 membres. Les temps sont durs et les business modèles classiques sont mis à rude épreuves. De nouveaux entrepreneurs apparaissent et leurs services répondent aux nouveaux besoins des populations qui veulent les mêmes biens ou services pour moins chers. En face elles sont obligées de prendre la dimension humaine dans leur gestion.

Néanmoins ces entreprises sociales doivent rester dans le marché c’est la garantie de leur réussite.

 

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