A l’occasion du salon des énergies renouvelables de Lyon voici un point sur le bois comme énergie de chauffage.

Loin devant l’éolien ou le solaire photovoltaïque : le bois représente 37% de l’énergie renouvelable consommée en France.

6 millions de foyers sont équipés et l’objectif 2020 du Grenelle est d’atteindre 9 millions de foyers tout en consommant la même quantité de bois grâce à l’amélioration des rendements des matériaux et à l’amélioration de l’isolation des habitations qui permet de réduire le besoin en chauffage.

Un renversement d’image : le bois c’est jeune.

Pour les anciens le bois apparaitrait comme une énergie du passé : fumée, corvée de bois, corvée de cendre : des mauvais souvenirs à oublier; Alors que les jeunes propriétaires, soucieux de respecter un peu plus l’environnement y voient un moyen de chauffage plus vertueux que le gaz le pétrole ou l’électricité non renouvelable.

Avec 450 000 appareils vendus le marché garde une bonne dynamique stable en 2010 à -1.5% après une légère baisse en 2009 -2.5%. Le marché reste le plus important d’Europe devant l’Allemagne à 400 000 unités puis l’Italie.

Le crédit d’impôt un facteur de dynamisation important du marché.

Depuis 2005 et jusqu’en 2010 le crédit d’impôt (CIDD)  était de 40% pour l’achat ou le renouvellement d’un matériel.

En 2010 le crédit d’impôt a différencié le renouvellement d’une machine – 40% puis 36% cette année- de l’achat d’un nouveau matériel – 25% puis 22% cette année.

Le taux unique avait un peu biaisé le marché en donnant un avantage concurrentiel au bois. Les ventes de poêles avaient doublé entre 2005 et 2007. En revenant avec un taux différencié le gouvernement encourage surtout l’optimisation du parc existant. Il veut amener les propriétaires de poêles ou cheminées anciennes à s’équiper de matériels plus efficaces, moins polluants.

Bon an mal an l’aide de l’Etat sous forme de CIDD au marché du chauffage bois s’estime quelque part entre 130 à 200 millions d’euros.

Fume c’est du bon : Une performance en hausse

Un chauffage au bois performant c’est la capacité de récupérer le maximum de l’énergie pouvant être dégagée par la combustion du bois.

En quelques années les rendements sont passés de 70% pour un foyer de cheminée ouvert à un 106% valeur record revendiquée par une chaudière à bois sur le salon. J’avoue ne pas comprendre comment on peut produire plus d’énergie qu’il y en a contenu au départ mais je ne désespère pas de comprendre très bientôt.

http://www.okofen.fr/fr/produits/293.html

Le crédit d’impôt s’applique à différemment en fonction du type de chauffage.

Un label pour s’y reconnaitre.

Le label Flamme verte a été crée par les fabricants et l’Ademe.

Simple à lire il va de 1 à 5 étoiles.

Actuellement les appareils labellisés ont au moins 3 étoiles et sont éligibles au CIDD. Mais la norme ira en se durcissant et en 2012 il faudra 4 étoiles et 5 étoiles en 2015 pour recevoir le label et donc disposer du crédit d’impôt.

Pas de sushis : Une industrie locale et exportatrice

Contrairement au photovoltaïque ou la balance commerciale est nettement déficitaire avec l’Allemagne et surtout la Chine, ici 85% des appareils achetés serait fabriqués en France. Ainsi la filière de fabrication représenterait 12 000 emplois le circuit commercial 22 000 de plus.

Et 30% de la production française serait exportée principalement vers les pays de l’est qui affectionne les installations de type insert sur lesquels les français sont les plus performants.

Le secteur le plus dynamique du marché bois c’est celui des machines à granulés et autres pellets passé rapidement de 0 à 25 000 en 2009 et 35 000 en 2010 (+40%).
Et le constat n’est pas aussi brillant car il n’y a quasiment aucun fabricant français. Ce sont historiquement les autrichiens et les italiens qui dominent le marché mais les français n’ont pas dit leur dernier mot.

Le bois de France vive le bois !

La forêt française se porte bien même si l’on a l’impression que de plus en plus de surfaces sont construites.  28% du territoire est recouvert de forêts et la forêt représente aujourd’hui une surface supérieure à ce qu’elle représentait au moyen âge.

Problème, les parcelles françaises sont trop petites. Les petits propriétaires n’exploitent pas leurs forêts en raison de la faible rentabilité d’exploitation d’une parcelle trop petite. Conclusion : les forêts françaises sont sous exploitées.

Quelle utilisation pour le chauffage au bois ?

Le chauffage au bois reste un chauffage rural ou semi rural et les cas d’utilisation en collectivité de type copropriété sont encore rares. Certains exemples devraient nous être fournis prochainement dans la cadre de notre réflexion sur la rénovation énergétique des copropriétés.

Les utilisations les plus courantes sont donc le chauffage en maison individuelle sous forme de poêles individuels ou d’inserts de cheminées et les réseaux de chaleur de petites collectivités.

Dans le salon des énergies renouvelables la partie consacrée au bois baptisée Flam’Expo semble avoir pris le rythme de croisière de ses voisins. Les stands sont actifs, les présentations matérielles s’enchainent, les visiteurs des professionnels auscultent les machines sous tous les angles et pas (encore) de chinois, pour le bonheur de notre balance commerciale !

Tags: chauffage bois, flamme verte, pellets