Aujourd’hui nous rencontrons Rodolphe Servato Cofondateur et Co gérant de “La maîtrise énergétique“, un bureau d’études énergétiques situé à Nice.

Cet article fait partie d’une série consacrée aux prestataires de la rénovation écologique voir la note en fin d’article.


Rodolphe Servato, ingénieur de formation, a travaillé dans une multinationale d’électronique avant de profiter d’une opportunité de reconversion.

Une reconversion durant deux années qui combinait, des formations théoriques en thermique du bâtiment (statique et dynamique permettant de modéliser le comportement thermique du bâtiment heure par heure), en énergies renouvelables mais aussi des stages pratiques en bureau d’études spécialisés.

Le fondateur a rapidement passé un accord de collaboration avec un confrère de la région Rhône Alpes (Ermel Energie) afin d’acquérir l’expérience nécessaire et la capacité de travail nécessaire pour pouvoir répondre à des appels d’offres importants.

L’entreprise créée en janvier 2010 est composée de deux personnes, un autre associé au profil commercial et expérimenté dans la construction immobilière.

Les premiers clients de l’entreprise ont été des collectivités locales de la zone montagneuse du département.

Ces dossiers étaient dans des zones climatiquement rigoureuses. Les interlocuteurs ont été sensibles à votre démarche ?

Ces bâtiments situés en zone montagneuse sont effectivement soumis à des contraintes qui sont différentes de celles des bâtiments en bord de mer.

Même si à l’origine de la démarche il y avait un besoin ponctuel de rénovation nous avons essayé de replacer notre prestation dans un cadre plus général de rénovation thermique des bâtiments et d’économie d’énergie à long terme..

Nous avons réussi à les sensibiliser à une démarche plus long terme. Nous espérons maintenant pouvoir les convaincre de lancer une démarche d’économie d’énergie dans la durée.

Reste que la contrainte financière s’impose à une commune comme à un copropriétaire et la rénovation complète n’est pas toujours possible.

Audit thermique de bâtiments en zône montagneuse

Ces dernières années les climatisations se sont répandues sous le triple effet de la canicule de 2003, des crédits d’impôt sur les PAC et de la baisse des prix des matériels. C’est un peu l’inverse du développement durable ?

Effectivement les habitants voient la climatisation comme LA solution au problème de chaleur.

Certes il n’y a pas souvent assez de place pour réaliser une architecture bioclimatique idéale dans les maisons ou immeubles neufs ou même dans la rénovation mais il existe des solutions pour rendre le logement agréable à vivre sans avoir recours à la climatisation.

Les bâtiments doivent être à la fois performant en hiver mais aussi en été.

Ces objectifs sont atteints avec des solutions pour optimiser les apports solaires en hiver et minimiser ceux-ci en été (exemple de casquette au dessus de baies vitrées orienté sud)

Néanmoins il restera difficile de lutter contre la chaleur dans certains bâtiments en centre ville.

Chaque projet, nécessite une étude personnalisée pour mettre en place les solutions adaptées.

Je pense que sur des bâtiments anciens on risque de constater que l’économie réalisée en hiver – par rapport à un même bâtiment dans une région du nord du pays – en profitant du soleil – est annulée par la dépense énergétique de climatisation en été, d’ou l’intérêt dans notre région de prendre en compte le confort d’été dans une démarche d’économie d’énergie.

Il est vrai que dans les bureaux il est difficile de se passer de la climatisation en raison du nombre de personne au mètre carré et des apports en chaleur des machines, ordinateurs, imprimantes et éclairages. De plus les bureaux sont souvent conçus avec de grandes parois vitrées. Ceci étant grâces aux études énergétiques et notamment simulations thermiques dynamiques nous pouvons mettre prouver que des solutions permettent de diminuer sensiblement le recours aux systèmes actifs de rafraichissement.

Exemple de bâtiment audité

Qu’en est-il des énergies renouvelables ?

Nous réfléchissions à l’intégration du solaire thermique dans nos projets quand cela s’impose.

Même si dans la région les maisons individuelles font le choix du photovoltaïque par opportunité financière mais aussi par simplicité d’installation. L’installation photovoltaïque ne nécessite que du passage de câble alors qu’une installation solaire thermique va nécessiter des passages de tuyaux d’eau et une adaptation du système de chauffe. C’est plus complexe.

Quel est votre vision du marché des copropriétés ?

Nous avons encore peu de demandes de la part de copropriétés. Nous sommes en contact avec des syndics à qui nous présentons les enjeux de la rénovation thermique.

Nous sommes en train d’approfondir notre approche des subventions car je pense que c’est l’élément décisif dans la réalisation des travaux.

Pour nos prospects nous sommes un nouvel acteur. Ils ne comprennent pas toujours notre valeur ajoutée . Les gens ont pris l’habitude d’obtenir du conseil gratuitement auprès des fournisseurs de matériels ou d’énergie.

Or ce conseil bien évidemment ne peut pas être objectif, à la différence d’un bureau d’études indépendant qui peut conseiller sans aucuns intérêts sur les matériaux et matériels préconisés.

Comment réalisez-vous vos audits thermiques ?

Nous suivons scrupuleusement le cahier des charges de l’ADEME.

En résumé il consiste en :

– Préparation de l’audit en récupérant toutes les informations utiles à l’audit (Factures énergétiques, plan, contrat d’entretien …)
– Visite sur site afin de relever les caractéristiques techniques du bâti et de ses installations mais aussi récolter toutes les informations de scenario d’occupation auprès des utilisateurs du bâtiment.
– Etablissement du bilan énergétique prenant en comptes toutes les dépenses (chauffage, SCS, éclairage, …)
– Etablissement de scenarios d’amélioration énergétiques les plus appropriés en évaluant notamment un retour sur investissement pour les travaux d’amélioration
– Présentation orale du rapport d’étude intégrant tous les éléments cités ci dessus.

Et pour terminer, voici notre habituelle question :

Quel conseil donner aux propriétaires qui recherchent un bureau d’étude ?

  • Il n’y a pas d’examen ou de diplômes spécifiques à l’audit thermique aussi la nouvelle règle imposé par l’ADEME PACA est que le bureau soit certifié OPQBI 1905 ou équivalent.  Elle est obligatoire depuis le 1/1/11. Je conseille donc aux copropriétaires de bien s’assurer de cette nouvelle certification si ceux ci souhaitent pouvoir bénéficier de subvention pour l’audit énergétique.
    (NDLR : “La maitrise énergétique” est un des tous premiers BET de la région à être certifié dès janvier 2011)
  • Je conseille également aux propriétaires de déposer leur demande de subvention en début d’année. Nous avons constaté que l’on obtient plus rapidement une réponse positive.

Si vous souhaitez réaliser une étude énergétique ou un audit thermique vous pouvez contacter Rodolphe Servato en passant par cette page.  http://la-maitrise-energetique.fr/contact.html

Note déontologique

– Cet article fait partie d’une série d’interview de professionnels du bâtiments et d’énergies renouvelables.
– Le point de vue présenté ne reflète pas forcément celui de la rédaction de VertDurable.
– La présentation de la société n’a fait l’objet d’aucune rémunération.
– Les liens vers les sites des professionnels ne sont pas rémunérés ou payants.
– Nous réalisons le choix des photos.
– Si vous êtes un professionnel de la rénovation « durable » et « nouvelles » énergies votre témoignage nous intéresse, contactez nous.

 

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